La poésie : une possibilité de représenter la fugacité de l’existence

 

La poésie : une possibilité de représenter la fugacité de l’existence

 

Et il sera trop tard parce que mon adolescence est partie,

Tard parce que les fleurs une fois donnent de l’essence

Et parce que même si tu m’appelles, je serai si loin...

 (Le nouveau sonnet à Helena, Pablo Neruda, 1923)

 

Introduction

Le temps est la représentation tangible qu’on possède de notre existence. Pouvoir mesurer la somme de nos expériences on aide à être conscients de notre vie. Dans la poésie, on essaye toujours représenter ces moments qui sont poétiques et importantes pour on-mêmes. Dans cette mesure, le passage du temps est un sujet récurrent dans la littérature, spécialement dans la poésie, car l’être humain crée des œuvres artistiques car notre vie est éphémère. Cela a été abordé depuis le topique de Tempus fugit qui dérive d’un vers des Géorgiques du poète latin Virgile. C’est un thème récurrent dans la poésie du poète français Ronsard Du Bellay. Cet auteur a publié divers livres, comme Les amours de 1552, où on peut voir ce topique.

Tenu en compte ces éléments, est possible représenter la fugacité du temps dans la poésie pour on fait prendre conscients de notre existence ? Pour répondre à cette question, on partira du topique Tempus fugit dans la poésie de Ronsard Du Bellay. Pour développer ce qui précède, on abordera la vision de Sartre sur l’écriture poétique comme un exercice de réflexion. Ensuite, seront abordés les textes Défense et Illustration de la langue française et L'invention lyrique. Visages d'auteur, figures du poète et voix lyrique chez Ronsard pour expliquer l’importance de la poésie de Ronsard dans la rénovation de la lyrique française. En dernière, on analysera quelques poèmes du Ronsard qui traitent du thème Tempus fugit et sa relation avec le Carpe diem. Cette analyse partira des figures poétiques qui représentent le passage du temps et l’importance de profiter de la vie.

 

 

 

 

Développement

Le temps est un thème qui a inspiré plusieurs poètes, puisque leur présence traverse chaque objet sur ce plan matière. L’art poétique des mots permettent être sensibles de nos propres vies. Sartre (1948) affirme que le langage tout entier est pour lui le miroir de monde, car tout ce qui existe, inclut le temps, a été créé dans notre esprit subjectif. D’autre part, Sartre (1948) indique que le poète crée des microcosmes, car dans la poésie les mots créent des images qui vont au-delà du langage littéral. C’est-à-dire le langage est un miroir qu’on fait conscients de notre réalité ; la poésie on permet d’évoquer la vie même.

Dans cette mesure, ce système de représentation permet réfléchir à notre condition éphémère. D’autre part, le poète doit considérer que ses créations ont pour fin montrer quelque chose à quelqu’un. C’est-à-dire, dans la poésie l’écrivain doit prendre en compte l'altérité ; reconnaître l’autre comme individu qui crée des significations. Sartre affirme (1948) « Il n’y a d’art que pour et par autrui » (p.50) Cela signifie que l’artiste ne crée jamais ses œuvres pour la contemplation personnelle, puisque l’œuvre sera toujours influencée par notre culture. Le poète n’est pas une île isolée, car dans l’acte créatif il a conscience que son produit est né pour être montré à un autre.

Par rapport à la poésie française, à ses débuts a été influencé par modèles antiques de poètes italiens, comme Virgile. En raison de ce qui précède, l’école appelée Pléiade a été proposé  transformer la langue poétique nationale. Selon Joachim du Bellay (1549), cette école était dirigée par Pierre de Ronsard et autres poètes qui en imitant les anciens avec une langue riche en tous genres littéraires. Cette peut être vu dans la poésie de Ronsard, car dans ses œuvres abondent des topiques latins comme : Tempus Fugit, Carpe diem, Locus amenus, entre autres. Ses odes et poèmes ont aussi réminiscences de Pétrarque et philosophie d’Épicure. D’autre part, Joachim du Bellay (1549) souligne qu’on ne doit pas louer une langue et blâmer l’autre : toutes viennent d’une même source et origine car à cette époque la langue de François était cataloguée comme vulgaire et peu cultivée.

D’autre part, Joachim du Bellay (1549) indique que : « Les Romains imitant les Grecs : imitant les meilleurs auteurs grecs, les transformant en eux, les dévorant » ( p.20). C’est la preuve que dans l’écriture on imite toujours des modèles déjà créés, puisque nos lectures forment la façon de concevoir le monde ; l’artifice est contenu dans l’imitation.  Joachim du Bellay (1549) propose que la langue française puisse arriver au niveau d’être riche sans besoin de recourir à des modèles étrangers. Enfin, il note que des auteurs comme Virgile et Cicéron ont imité a ceux de leur langue, c’est-à-dire que la création fait toujours partie de l’imitation, mais à son tour crée un produit nouveau qui enrichit la langue. Concernant a la poésie, son rôle a été de donner fertilité à la langue française en utilisant des éléments rhétoriques comme des comparaisons et des allégories qui donnent à l’écrit beauté et rythme.

Est important de souligner l’influence de la poésie de Ronsard sur le renouvellement de la littérature française. Benedikte (2003) souligne que pour ce poète la notion de subjectivité lyrique acquiert une signification nouvelle qui est liée à l’ambition de défendre la langue à travers une poétique de traduction lyrique. Ceci, est lié au style poétique que possède Ronsard dans toute son œuvre. À ses débuts, Ronsard adaptait en français les principes métriques utilisés par Pindare et Horace, c’est-à-dire qu’il s’inclinait sur l’adoption et la restauration de la lyrique ancienne. Selon Benedikte (2003) Ronsard à mesure qui a accru ses connaissances se détache d’une poésie d’imitation pour devenir son propre modèle ; il devient progressivement une voix d’autorité qui dirige une nouvelle subjectivité lyrique.

Dans le cas de l’œuvre Les Amours (1522) de Ronsard, on peut voir  qu’il y a  une musicalité affirmée par le supplément musical : « (…) les sonnets obéissent à un nombre limité de diagrammes métriques qui sont, pour la plupart, ceux des sonnets avec musique » (Benedikte, 2003, p. 10) De plus, la fiction amoureuse n’est pas linéaire, car la voix poétique est discontinue, ce qui fait écho à la diversité d’expression et lyrique. Sur ce point, la poésie de Ronsard ne peut être comparée à Horace, parce que en raison de son autorité lyrique, il devient digne d’être imité. Enfin, selon Benedikte (2003) Ronsard a d’abord fait revivre la voix des lettres anciennes et a ensuite créé un paysage lyrique varié qui a finalement abouti à une identité transversale non générique.

Dans cette mesure, Ronsard crée un nouveau style poétique qui a enrichit la langue française. Malgré cela, il ne laisse pas derrière des topiques comme le Tempus Fugit et le carpe diem. Pour illustrer ce qui précède, le topique du temps peut être apprécié dans le poème Quand vous serez bien veille, qui est un sonnet qui Ronsard a dédié à sa bien-aimée. Ce poème se trouve dans le livre Le Second Livre des Sonnets pour Hélène. Le regret pour la fugacité de la vie et son besoin de l’appréhender avant qui soit trop tard peut être vu dans la suivante strophe: « Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle / Assise auprès du feu, dévidant et filant / Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant / ‘Ronsard me célébrait autant que j’étais belle ! » (Ronsard, 1578)

 Ce fragment rend compte d’une vie ici et maintenant, cela peut aussi être associé à d’autres expressions latines qui ont la même essence : carpe diem. C’est-à-dire qui dépeint la fugacité de la jeunesse et invite à profiter chaque instant. En autre, le fait d’inclure son nom indique qu’il souhaite être rappelé ; notamment par Hélène. Le poème reflète une certaine peur du passage du temps, et le besoin vivre maintenant la passion avec sa bien-aimée. Par conséquent, le thème du poème est lié à la fugacité de la vie et les ravages du temps. Autre poème, cette fois dédié à Marie Dupin, qui représente la fugacité de la vie et la nécessité de retenir le temps qui coule, s’appelle Je vous envoie un bouquet. Dans ce, le symbole poétique de la rose est une métaphore à la brièveté de la vie: « Cela vous soit un exemple certain/ Que vos beautés, bien qu'elles soient fleuries /En peu de temps chériront toutes flétries/ Et, comme fleurs, périront tout soudain » (Ronsard, 1552,)

Dans ce cas, le poète s’adresse à la bien-aimée et á travers de l’allégorie de l’éphémère des roses ; il l’invite à profiter du temps. : « Le temps s 'en va, le temps s 'en va, ma Dame / Las ! le temps, non, mais nous en allons, / Et tôt serons étendus sous la lèche » (Ronsard, 1552,). Ce vol du temps devient agonisant et le poète dénonce la gravité de la situation et insiste sur la présence de la mort. En plus, l’utilisation du monosyllabe est une ressource qui donne l’impression que le temps passe vite

Enfin, autre poème dont le sujet est la fugacité de l’existence, c’est l’appel Si mille œillets. Dans celui-ci, Ronsard souligne que le temps est comme un éclair ; comme une lumière qui on couvre, car on n’est pas conscients de son passage : « Puis tu me vas au Milieu de mon bien / Comme un éclair qui se termine en rien/Ou comme au vent s’évanouit la nue » (Ronsard, 2015, p.8) Dans ce poème, la figure des fleurs domine également la scène, puisqu’est décrit la brièveté de la vie. Le temps, est vu comme le vent qui tord la branche d’un arbre, c’est-à-dire son passage malgré être subtil réussit à plier n’importe quel objet.

Enfin, ces trois poèmes dépeignent un désir de retenir le cours du temps et on montre l’éphémère de la vie. Pour cette raison, le poète indique qu’il faut en profiter pour aimer, car la beauté et la jeunesse ne reviennent jamais. En ce sens, le Tempus Fugit a une relation directe avec le carpe diem car en étant conscient de son passage on peut apprécier la vie avant que soit trop tard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conclusion

Pour conclure, le temps aura toujours une transcendance tout au long de notre vie, car son passage marque notre naissance et notre mort. Mais ce n’est pas du tout fatidique, car grâce à des arts comme la poésie, on peut avoir conscients de notre vie. Le topique de Tempus Fugit on peut le voir dans l’œuvre de Ronsard  Du Bellay. La poésie est une expression artistique qui sert de moyen de réflexion dans la compréhension de l’homme et de sa relation avec l’autre. D’autre part la poésie française, dirigée par Ronsard, a été renouvelée au niveau   de son style, puisque les poèmes écrits à cette époque ont fixé des formes poétiques caractéristiques de la lyrique française.

En fin de compte, des nombreux amours ont inspiré à Ronsard, et une façon de représenter la beauté de ses sentiments et le passage de la vie a été la poésie. Par conséquent, la fugacité du temps représentée dans la poésie on fait prendre conscients de notre existence car on peut contempler d’événements qu’on ignore. Cela peut être associé avec le topique de Tempus fugit. De cette façon, est possible de penser que la poésie est une garantie pour l’immortalité parce que la mort efface les gens et non les idées. Donc est possible de on remettre en question la véritable motivation de l’acte d’écriture poétique, car ce serait une façon d’effacer le temps et l’oubli.

Références bibliographiques

Bellay, J. (1549) Défense et illustration de la langue française. Publié par I.D.B.A. Paris, France.

Benedikte, A. (2003) L'invention lyrique. Visages d'auteur, figures du poète et voix lyrique chez Ronsard. Publié dans CAIRN.INFO (Vol. 55), pages 29 á 33.

Ronsard, B. (1552). Les amours. Editeur d’origine : Le Livre de Poche. France

Ronsard, B. (1578) Le Second Livre des Sonnets pour Hélène. Éditions Bossard. Paris, France

Ronsard, B. (2015) Ouvres choisies. Publié par Éditions Ligaran. Paris, France

Sartre, J. (1948) Qu’est-ce que la littérature ? Publié par Éditions Gallimard. Paris, France

Comentarios

Entradas populares